Archi/texture, tout un programme pour le prochain atelier d’écriture !
Pour écrire à partir de photographies d’Aït Belkacem, quoi de mieux que de rencontrer l’artiste pour en parler et préparer cette expérience unique ?
Quelles démarches artistiques ? Quels regards ? Et comment les transposer à l’écrit, passer d’un mode d’expression à l’autre ?
Afin de répondre à ces questions et de préparer l’atelier, j’ai eu le plaisir d’interviewer Aït Belkacem, photographe et auteur de l’exposition présentée pendant tout le mois de décembre à la galerie Arko.
Quelle est votre démarche photographique ?
Je pars toujours d’une idée ou d’un thème qui me tient à cœur. Rien n’est rapide, c’est un processus qui prend son temps pour mûrir. Je suis un lent. Ensuite, je sors flâner. C’est une flânerie active : je suis à l’affût, je cherche, je laisse fureter mes regards, jusqu’à ce que quelque chose m’accroche. Parfois un objet, parfois une matière, parfois un lieu, parfois rien. C’est important le rien car cela peut remettre en question l’idée +ou- bonne de départ . Il arrive aussi que ce que je découvre n’ait pas de lien avec le thème que j’avais en tête. Je le photographie et je le garde. Plus tard, je retomberai dessus et je l’utiliserai. Quand ? Je n’en sais rien. C’est mon côté bricoleur, je conserve toutes mes photos. Elles ont toutes quelque chose à me dire, maintenant ou plus tard.
Pourquoi « archi/texture » ?
Il y a deux aspects dans cette exposition : l’architecture et la matière. J’ai d’abord choisi l’architecture parce que je travaille depuis longtemps avec des architectes. J’aime photographier les bâtiments, chercher l’angle original et révélateur, et porter un regard neuf sur des murs qu’on dépasse sans les regarder. Les textures me séduisent, en particulier celles du bois, avec ses nœuds et ses fibres. Même si, paradoxalement, le bois n’est pas présent dans l’exposition, il a ma préférence. Les textures permettent d’affiner le regard sur des lignes, des formes épurées et minimalistes. J’aime ce qui est dépouillé. Les architectes osent les mélanges de matières, béton, fer, composite, et cette audace m’inspire.
Pourquoi (presque) seulement des triptyques ?
Trois, c’est la stabilité. Les photos sont carrées, trente par trente centimètres, et forment un tout cohérent et minimaliste. Il fallait une forme spécifique et unique pour soutenir la diversité de techniques et de regards que je présente, du noir et blanc à la couleur, en passant par l’ombre, et le vivant. J’ai aussi choisi une scénographie adaptée à ces triptyques : à base d’objets de récupération , les supports déploient les détails photographiés. Je voulais que les photos ne soient pas colléesplaquées aux murs et acquièrent une autre dimension où le visiteur s’approprie l’espace et déambule à l’intérieur . Ce sont des instants « suspendus » inspirés par la fragilité de l’installation.
Inauguration : vendredi 6 décembre à 18 h.
L’atelier d’écriture aura lieu le 12 décembre à 18 h 30 à la galerie Arko, place Mossé à Nevers.