Atelier d’écriture « Fulgurance», d’après des œuvres d’Émilie Esther
J’ai eu le plaisir de rencontrer la photographe Émilie Esther à la galerie Arko, pendant l’accrochage de sa prochaine exposition « Fulgurance ». L’inauguration aura lieu le dimanche 6 octobre à 11h.
Pour préparer notre prochain atelier d’écriture, j’avais en effet besoin de faire connaissance avec sa démarche artistique. C’est le fil rouge qui va guider nos prochains pas dans l’écriture, le 10 octobre prochain.
Et je n’ai pas été déçue !
Émilie Esther est une artiste polyvalente. Auteur d’un recueil de poésies et d’un essai sur le pouvoir du son, elle a aussi enregistré un CD de musiques « Née de la Terre ». La photographie n’est arrivée dans son parcours artistique que plus tard, en 2008. Et la rencontre avec cet art a été tout de suite créatrice.
Qu’apporte le médium photographique à votre regard ?
Je passe des heures dans la nature, je m’y sens bien, c’est là que je respire. Et je la regarde. Je sais qu’elle peut m’offrir autre chose que ce que je vois. Cet « autre chose », c’est ce que la photo me montre, cette dimension qui existe, mais que je ne vois pas. La nature est alors transformée et poétisée. La photo rend visible cette part invisible que je pressens sans la voir. Il faut sortir de la réflexion pour l’atteindre.
Comment allez-vous à la rencontre de cette dimension supplémentaire ?
Il n’y a pas de réflexion ni de méthode. Tout se passe comme si j’étais guidée. Pas par quelqu’un d’autre mais par une partie de moi. En tout cas, ce n’est pas une décision consciente.
La seule chose dont je sois sûre, c’est le moment. Je sais qu’à certaines heures, la lumière est plus belle qu’à d’autres. Le matin et le soir, le rendu est plus intéressant. Dans ces instants-là, quelque chose me dit que je dois y aller. Alors j’y vais. Je prends ma voiture et je pars, sans savoir où je vais finalement m’arrêter. C’est mon instinct qui me dit soudain : « C’est là ! » Alors je m’avance, jusqu’à ce j’atteigne le lieu qui me convient.
Une fois arrivée, je peux prendre deux ou cinquante photos, je ne le sais jamais à l’avance. Je travaille mes techniques sur place, sans retouche après cliché. Clairement, ce n’est pas moi qui prends les photos, c’est l’être profond qui est en moi, la partie de mon être qui sait ce qu’il y a à voir.
Si vous deviez résumer votre démarche artistique, quels mots utiliseriez-vous ?
Naissance, cadeau et vibration.
« Naissance » parce que la prise de vue est le moment du passage où la nature montre et révèle ce qu’elle cache.
« Cadeau » parce que c’est toujours une surprise, je ne sais pas ce que je vais voir exactement. Parfois, en regardant les clichés sur mon ordinateur, à mon retour, je ne trouve pas ce que j’étais venue chercher. Au contraire, souvent, les photos s’étalent sur l’écran, et je la vois, celle qui me dévoile ce que la nature avait à me montrer. Alors j’ai l’impression de recevoir un présent. Le rendu va plus loin que ce que j’ai vu, c’est le cadeau du beau.
« Vibration ». Les photos vibrent. Entre l’image qu’on voit et celle qui se révèle. C’est la raison pour laquelle je ne donne pas de titre à mes photos. Le titre enferme, il donne une seule interprétation là où il y a tant de visions, de perceptions différentes qui se rencontrent.
Merci à Émilie Esther pour cet entretien vibrant.
Venez écrire avec nous jeudi 10 octobre à 18h30 à partir de ses photos !
Inauguration de l’exposition dimanche 6 octobre à 11h.
En savoir plus sur l’artiste en visitant son site : https://emilieestherm.wixsite.com/accueil