Dans un article précédent, je vous parlais de l’un des genres dans lesquels je me suis spécialisée, l’autopathographie. Mais que signifie exactement ce mot ?
C’est le « récit de l’expérience de la maladie par un patient », comme l’a défini le critique littéraire et chercheur universitaire Alexandre Gefen lors d’un séminaire pluridisciplinaire consacré à l’art de guérir.
Pour aller plus loin dans la compréhension de ce genre, penchons-nous sur son étymologie. Il se construit sur le même modèle que le mot bien connu « autobiographie ». Formé à partir de racines grecques, il se compose des termes « auto », soi-même, « bio », la vie, et « graphie » écrire. L’autobiographie consiste en effet à rédiger soi-même sa vie. Le mot autopathographie remplace le mot « bio » par « patho », pour « pathos » qui se rapporte au sentiment et en particulier à la maladie. L’autopathographie consiste donc à écrire sa propre maladie et peut être considérée comme une spécialisation de l’autobiographie centrée sur l’expérience de la souffrance et de la maladie.
On pourrait croire ce genre nouveau, puisque le mot l’est. En réalité, la pratique est ancienne. Comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir dans Le bourgeois gentilhomme de Molière, de nombreux auteurs ont écrit des autopathographies sans que le terme soit utilisé pour désigner leurs écrits.
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