Étonnant roman que ce Peau d’ourse que nous propose l’écrivain multi-primé Grégory Le Floch en cette rentrée littéraire.

Ce qui frappe, c’est d’abord la langue. Elle est travaillée dans deux directions différentes : celle que pratique la jeunesse d’aujourd’hui et celle de la montagne. Une vraie leçon d’écriture. Dans son interview pour « Comment j’ai écrit certains de mes livres », Grégory Le Floch explique le travail effectué pour définir le langage des jeunes avec authenticité. On découvre l’envers du décor et l’ampleur de sa tâche.
Ce n’est pas le seul secret de son écriture que nous découvrons : comment construit-il un texte qui mêle harcèlement scolaire et description lyrique de la montagne ? Comment utilise-t-il les légendes locales (que tous les habitants de la région reconnaîtront) pour créer un personnage de « montagne humaine » ? Et comment parvient-il à nous immerger dans cette montagne vivante, qui parle, respire, accueille et soutient l’héroïne ?
Mais au-delà de l’écriture, c’est aussi l’acceptation du « monstrueux » par la société qu’interroge ce roman hors des sentiers battus : la conclusion et le véritable message en sont révélés par l’auteur en fin d’interview.
Un roman à lire et à relire pour en savourer tous les sucs !
Bonne écoute !