Quand on écrit l’histoire de sa vie, on parle de véritables personnes, pas de protagonistes taillés sur-mesure pour faire rire, pleurer ou susciter l’admiration. Alors comment faire pour les rendre intéressants ?
De manière peut-être surprenante, on procède comme pour des personnages fictifs.
Des personnages humains…
Un bon personnage, dans la fiction comme dans la vie, est celui dont on montre l’humanité, et la complexité, avec ses talents autant que ses faiblesses. Il en devient plus crédible. Aucun héros complètement gentil ou méchant ne retient vraiment l’attention. Même des super-héros : que serait Superman sans la kryptonite ou Spiderman sans la mort de son oncle ?
Les vrais gens ont des défauts, des zones d’ombre, parfois des secrets, petits ou grands. C’est ce qui les rend proches de leurs lecteurs et attachants. Ils sont tout simplement humains !
…qui révèlent leurs failles au fil des pages
Il n’est jamais facile de dévoiler des éléments personnels sur soi ou ses proches quand nous écrivons le récit de nos souvenirs. Ce sont est pourtant ces petites touches de vérité qui permettent de s’identifier au personnage et de retenir l’attention du lecteur. Elles lui donnent envie de poursuivre la lecture pour savoir ce qui va lui arriver.
Un personnage « parfait » ne recèle aucune surprise : à quoi bon lire une histoire dont on imagine sans peine la suite ?
Au contraire, le lecteur est avide de comprendre pourquoi tante Agathe a mal réagi au moment du mariage de son fils ou pourquoi votre grand-père chantonnait toujours une certaine ritournelle en récoltant ses tomates.
Ces petits faits vrais donnent au personnage l’épaisseur nécessaire. Exacte ment comme en fiction, sauf que vous n’avez pas à les inventer, mais à vous en souvenir !
…et vivent des vies concrètes
Pour retrouver vos souvenirs à propos de quelqu’un de votre entourage, je vous propose de procéder comme pour créer un héros de papier : représentez-vous le personnage et posez-vous des questions sur des événements qu’il a vécus.
Quand vous pensez à lui, quelle image vous vient en premier ? Quelle anecdote ? Quel événement. À partir de là, vous pouvez dévider le fil de la pelote.
Comment a-t-il réagi-il quand… ? À vous de compléter par les événements qui le concernent : quand son fils s’est marié, quand il a acheté sa première voiture, quand il a déménagé…
Et une autre série de questions sur sa manière de manifester ses sentiments.
Comment réagissait-il à chaque fois que…? qu’il revoyait sa mère, qu’il rentrait le soir après le travail, etc.
Au fil des réponses, nous voyons le personnage prendre forme en plusieurs dimensions, agir, réagir et exister dans toute sa complexité : il vit ! Et on a envie d’en savoir plus sur lui.
Ce n’est que le début : nous verrons à d’autres reprises comment travailler un personnage. Le sujet est vaste !
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