Atelier d’écriture/ rencontre avec Chantal Thévenin

Vendredi 23 août, j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Chantal Thévenin, à la librairie Le cyprès, à Nevers. J’avais besoin de mieux connaître sa démarche artistique pour préparer le prochain atelier d’écriture que j’animerai à la galerie Arko, le 12 septembre à 18 h 30, à partir de ses œuvres.

Chantal Thévenin à la librairie Le cyprès

Qu’est-ce qui fait naître une œuvre en vous ?

Il y a plusieurs déclencheurs. Depuis quelques années, les « croquis de danse » constituent l’une de mes sources favorites. Je capte des instants et des atmosphères. Je réalise des dizaines de croquis, je les garde, j’en découpe certains et je les mets en scène. Ce sont mes graines d’inspiration.

Je joue aussi sur les couleurs, j’en utilise principalement trois : le turquoise, l’ocre et le rouge cadmium. Auxquelles j’ajoute le noir pour les dessins.

Ce qui m’intéresse, ce sont les effets de matières, par exemple les cuirs.

Quels sont vos matériaux favoris ?

Après avoir longtemps travaillé à l’huile, je travaille à l’acrylique. Elle est moins subtile pour les fondus, mais permet des superpositions rapides. J’ajoute aussi du pastel sec, gras, et même du feutre. Pour réaliser les croquis, j’utilise des plumes. Ce sont de véritables plumes d’oiseaux, dont j’ai appris peu à peu à connaître les particularités : le dindon ne réagit pas comme le faisan. J’en ai toute une collection, on m’en offre, et j’en ramasse. Parfois même, j’en utilise dont je ne connais pas l’origine. Chacune a sa façon de conserver l’encre. Elles durent très longtemps.

J’ai toujours eu un goût pour la fabrication de mes outils. J’étais institutrice en maternelle et j’en ai gardé le plaisir de créer toutes sortes d’objets.

J’utilise aussi des photos de magazines et des cartes postales, sous forme de découpages et de collages. Mes préférés sont les magazines féminins des années 60. Leurs illustrations en décalage avec mes convictions féministes sont un terrain de jeux idéal : je fais danser mes personnages sur des dentelles ou des broderies. Détourner les techniques et les travaux qu’on apprenait aux jeunes filles pour en faire de bonnes ménagères m’amuse.

L’exposition s’intitule « Temps suspendus », pourquoi ?

Le dessin est la mémoire d’un moment déjà fini. Ce sont des souvenirs d’instants émotionnels, qui saisissent à la fois une énergie, un mouvement, un souffle, un rythme et une posture. On passe du terrien à l’éthéré. À la fin, le résultat est à la fois fini et en devenir, c’est exactement ce qu’est pour moi la danse.

Le tableau reproduit donc ces aspects, et tout ce qui est « sur le fil ». Il pose une fragilité qui disparaît aussitôt, un peu comme un espace entre la vie et la mort, celui où se situe la complexité de l’être humain. C’est aussi un clin d’œil aux mémoires collectives, comme celles qui sont peintes sur les murs de la grotte Chauvet.

L’exposition inclura d’ailleurs une série complète intitulée « Mémoires ».

 

À noter :

Vernissage de l’exposition, le  6 septembre à 18 h, à la galerie Arko, 3, place Mossé, à Nevers.

Atelier d’écriture, le  12 septembre à 18h30 à la galerie Arko, 3, place Mossé, à Nevers.

 

2 réponses sur “Atelier d’écriture/ rencontre avec Chantal Thévenin”

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